Selon cet article paru dans le British Medical Journal, les patients qui se feront opérés le jour de l'anniversaire du chirurgien auront 23 % de risques en plus de décéder des suites de l'intervention.
L'étude a analysé les taux de mortalité à 30 jours de 980 876 opérations faites aux États-Unis, entre 2011 et 2014, par 47 489 chirurgiens, dont 2 064 (0,2 %) se sont déroulées le jour de leur anniversaire. Dans ce cas-là le taux de mortalité à 30 jours était de 6,9 % versus 5,6 % pour les autres jours, soit une augmentation du risque statistiquement significative de 23 %.
Parmi les explications possibles, les auteurs évoquent de multiples facteurs et raisons, parmi lesquels :
- Une tentation d'accélérer un peu l'intervention pour aller profiter plus tôt du gâteau d’anniversaire ?
- Des conversations pendant l'opération portant sur leurs cadeaux ou les projets du jour pouvant entraîner une certaine distraction ?
- Les chirurgiens, en partance pour leur fête d'anniversaire, moins enclin à retourner voir leur patient après l'opération, au risque de manquer d'éventuelles complications post-opératoires ?
Cette étude n'est pas la première à mettre en évidence que des facteurs extérieurs peuvent influer sur les performances des chirurgiens :
- En 2014 une étude avait montré par exemple que le taux de mortalité à 30 jours des patients admis à l'hôpital pendant les vacances est 27 % plus élevé que pour les périodes ordinaires.
- Une autre étude de 2001 mettait en évidence que les patients ont plus de (mal)chance de décéder à l'hôpital lorsqu'ils y sont admis le weekend.
- Une méta-analyse de 2016 confirmait que les erreurs étaient largement causées par les biais cognitifs des chirurgiens, comme la surconfiance en soi, l'aversion au risque ou l'effet d'ancrage.
Source (en anglais)