Alors que dans une récente conférence, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré qu'il n'était pas envisageable de laisser le SARS-CoV-2 circuler pour espérer atteindre la fameuse immunité collective, une lettre ouverte signés par plus de 80 chercheurs et publié par la prestigieuse revue britannique The Lancet, vient nous rappeler que cette immunité collective est non seulement une fausse bonne idée mais ne repose en plus sur aucune preuve scientifique.
L’immunité collective est un concept utilisé pour la vaccination, selon lequel une population est protégée contre un virus donné une fois un certain seuil franchi. En d’autres termes, on obtient une immunité collective en protégeant les gens contre un virus et non en les y exposant.
Jamais dans l’histoire de la santé publique l’immunité collective n’a été employée comme stratégie face à une épidémie, ni a fortiori face à une pandémie. Une telle approche poserait problème du point de vue scientifique comme sur le plan éthique.
Et le directeur général de l'OMS de rappeler que :
- La plupart de ceux qui sont infectés par ce virus développent une réponse immunitaire dans les premières semaines, mais nous ne savons pas si elle est forte, combien de temps elle dure, ni comment elle se manifeste selon les patients. Certains sujets ont même été infectés une deuxième fois (et en sont morts).
- Dans la plupart des pays, moins de 10 % de la population a été infectée par le SARS-CoV-2. Laisser le virus circuler sans contrôle, cela revient donc à laisser libre champ à des infections, des souffrances et des morts inutiles.
- On commence seulement à comprendre les conséquences de la maladie sur la santé à long terme des malades et ce que l’on appelle désormais les "formes longues de la Covid-19". Laisser se propager librement un virus dangereux encore imparfaitement compris serait tout simplement contraire à l’éthique.
La conférence de l'OMS
La lettre ouverte de The Lancet (en anglais)