Depuis que circulent des variants du SARS-CoV-2, une question cruciale se pose : les vaccins utilisés contre les souches "historiques" seront-ils aussi efficaces pour nous en protéger et qu’en est-il des vaccins à ARNm en particulier ?
Selon cet article publié dans la revue Cell, il semblerait que certains variants actuellement en circulation pourraient avoir la capacité d’échapper à l’immunité acquise, que ce soit lors d’une première infection par la souche "historique" du SARS-CoV-2 ou suite à la vaccination.
L'étude a recueilli les sérums de 99 patients vaccinés après une, puis 2 injections de vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna, puis en a testé les capacités à neutraliser la protéine S originelle, celle portant la mutation D614G et les protéines S des variants dits d’origine "britannique" (lignée B.1.1.7), "sud-africaine" (lignée B1.1.351) et "brésilienne" (lignée P1).
Les résultats ont montré que les deux vaccins à ARNm protègent de façon efficace contre le virus originel, contre le variant D614G et contre le variant britannique, surtout après deux injections vaccinales. En revanche, les anticorps des patients neutralisent peu la protéine S des variants sud-africains et brésiliens, ce qui suggèrerait que ces vaccins pourraient avoir une faible faible efficacité contre ces variants. Ces travaux semblent indiquer qu’un faible nombre de mutations pourrait suffire au SARS-CoV-2 pour échapper à la réponse immunitaire induite par ces vaccins.
Les auteurs concluent que cette étude in vitro ne permet pas de tirer de conclusions définitives quant aux conséquences cliniques pour la population. Il manque notamment des informations sur l’immunité cellulaire de ceux ayant été vaccinés, laquelle pourraient les protéger malgré l’absence de protection immunitaire humorale, c’est-à-dire par les anticorps.
Source (en anglais)
En savoir plus (The Conversation, en français)