Cette étude parue dans la revue Références en Santé au Travail de l'Inrs, a évalué le parcours professionnel, les difficultés éventuelles dans le travail actuel et leur évolution avec l’avancée en âge, l’appréciation sur le travail et les espoirs et inquiétudes envers l’avenir professionnel de salariés âgés de 45 à 55 ans.
L'enquête a été menée en 2019, par un service de santé au travail au travers d’un questionnaire à remplir en salle d’attente, à la faveur d’une visite périodique, ou d’une visite de reprise couplée à une visite périodique, ou d’une visite d’embauche si le salarié était en poste depuis plus de 3 mois. 594 questionnaires ont pu être remplis et l’échantillon était constitué en grande partie d’ouvriers et d’employés (72 %).
Trois questions-clés étaient posées sur le ressenti au poste de travail, le sentiment de manque de compétences et le sentiment que le travail est soutenable à 3 ans.
Les conclusions en ont été les suivantes :
- 15 % des salariés de 45-55 ans ont un ressenti défavorable à leur poste de travail actuel, proportion plus élevée chez les femmes et les "cols blancs".
- 30 % d'entre eux jugent que des compétences leur manquent pour effectuer correctement leur travail (davantage chez les femmes et les cadres et dans le secteur sanitaire et social).
- Plus de 25 % doutent que leur état de santé leur permette de rester à ce poste à distance de 3 ans (davantage après 53 ans et chez les ouvriers).
- Les contraintes de travail jugées "plus difficiles avec l’âge" et les troubles de santé jugés "gênants dans le travail" jouent un rôle important spécialement s’ils sont cumulés.
Les auteurs concluent que leur étude pointe des signes de décrochage dès l’âge de 45 ans et qu'il conviendrait donc de mener des actions de prévention sur les différentes dimensions de ce phénomène.
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