Depuis plus de dix ans, le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT) réalisent annuellement une enquête sur la perception des discriminations dans l’emploi auprès d’un échantillon représentatif de la population active. Cette enquête a pour but de contribuer à améliorer l’état des savoirs sur les discriminations dans l’emploi et de mettre ce sujet au coeur du débat public. Outre une vue d’ensemble des inégalités de traitement dans l’emploi, chaque année le baromètre s’efforce d’éclairer un aspect spécifique des discriminations au travail (apparence physique, harcèlement discriminatoire, discrimination syndicale, demandeurs d’emploi, etc.).
Les résultats de cette 13e édition mettent une nouvelle fois en évidence l’ampleur des discriminations dans l’emploi en France, ainsi que leurs conséquences négatives et durables sur les individus et leurs parcours, parmi lesquelles :
- La proportion de salariés ayant été témoins d’une discrimination dans l’emploi a augmenté de 8 % depuis 2012.
- La part de ceux déclarant avoir vécu une discrimination a quant à elle diminué de 7 % depuis 2013.
- Depuis 8 ans, les victimes sont deux fois plus nombreuses à entamer des démarches à la suite d’une discrimination.
- 41 % des salariés interrogées déclarent avoir déjà été victimes d’au moins un propos ou comportement sexiste, raciste, homophobe, lié à la religion, handiphobe ou lié à l’état de santé.
- 80 % des salariés au cours de leur vie professionnelle décrivent des situations de dévalorisation au travail (sous-estimation des compétences, attribution de tâches inutiles, ingrates ou dévalorisantes, tentative d’humilier ou de ridiculiser, sabotage du travail, etc.).
- Près de la moitié de ceux ayant déclaré avoir été victimes de discriminations ont connu des conséquences négatives sur leur emploi : 19 % ont été licenciées ou non renouvelées après les faits et 14 % ont reçu un avertissement ou un blâme, ou ont été mutées contre leur gré.