La surveillance des cancers professionnels constitue une priorité reconnue au niveau national et s’inscrit dans les différents Plans Cancer gouvernementaux. En France, le dispositif de surveillance actuel se base pour l’essentiel sur l’étude de la mortalité des cancers en fonction de la profession. Hormis pour les mésothéliomes, il n'existe pas de système de surveillance des cancers liés à l'activité professionnelle et au secteur d’activité.
Santé publique France a étudié la faisabilité de développer un tel système afin de compléter les indicateurs qu’elle produit et d’identifier de façon fiable les groupes professionnels à risque accru de cancer : c’est le projet Sicapro dont les résultats de l’étude pilote sont publiés aujourd’hui :
- En 2010, 12 % des salariés avaient été exposés à au moins une nuisance cancérogène (cancérogènes chimiques, rayonnements ionisants ou travail de nuit pour les femmes).
- La proportion de cas de cancers attribués à des facteurs professionnels est estimée entre 4 % et 8,5 % soit 15 000 à 33 000 nouveaux cas chaque année (en 2018, le nombre total de nouveaux cas de cancer est estimé à 382 000).
- A noter que plusieurs facteurs tels que la période de latence entre exposition et survenue du cancer, la méconnaissance de l’exposition, etc., peuvent indiquer qu’une forte proportion de cancers professionnels n’est pas reconnue comme telle.