Parmi les facteurs de risques psychosociaux au travail, les conflits de valeurs sont une dimension émergente et encore peu étudiée. Ils sont définis comme "l’ensemble des conflits qui portent sur des choses auxquelles les travailleurs octroient de la valeur : conflits éthiques, qualité empêchée, sentiment d’inutilité du travail, atteinte à l’image du métier".
Les conflits éthiques interviennent lorsque le travail entre en contradiction avec les convictions personnelles. La "qualité empêchée" décrit des situations où l’organisation du travail ou l’état des équipements dont disposent les travailleurs ne permettent pas un "travail bien fait". Le "travail inutile" indique une situation où le travailleur ne voit ni la finalité ni le sens de son activité.
L'étude que vient de publier la Dares apporte un éclairage précis sur la question des conflits de valeurs au travail, ceux qui en sont concernés et les éventuels liens avec la santé.
Cinq situations d’exposition peuvent être identifiées. La plus fréquente concerne deux actifs occupés sur dix, qui vivent des conflits éthiques car ils doivent faire des choses qu’ils désapprouvent, même si par ailleurs ils ont les moyens de bien faire leur travail.
Les autres situations touchent chacune un actif occupé sur dix. Certains doivent faire un travail qu’ils jugent en grande partie inutile, ce à quoi s’ajoute, pour d’autres, l’absence de fierté du travail bien fait. D’autres encore estiment manquer de moyens pour bien faire leur travail mais se sentent malgré tout fiers du résultat. Le dernier cas concerne les personnes qui cumulent la plupart des conflits de valeur.
Les salariés les plus exposés aux conflits de valeurs et à leur cumul déclarent plus fréquemment une santé physique et mentale dégradée.
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